Bonjour à tous,
Aujourd’hui je vous propose d’aborder un sujet qui nous concerne tous, nous les photographes amateurs qui avons envie de progresser. Et ce sujet n’est autre que nos erreurs, nos ratés et toutes ces photos où, après coup, on s’est dit « p**** si je m’étais décalé, si j’avais surexposé, si j’avais bien réglé mes ISO… »
Cette réaction, je devrai dire cette déception, je la vis fréquemment et il est rare que je conserve + d’un dixième des photos d’une sortie, ce qui veut dire que je suis déçu par 9/10ème de mes photos. Ca ne veut pas dire qu’elles ont été inutiles, et j’ai presque envie de dire qu’elles sont indispensables : ce sont celles avec lesquelles j’apprends et je progresse.
Lorsque l’on fait du paysage ou shoote un sujet qui ne change et bouge pas, on peut se corriger tout de suite, cadrer différemment, et faire mieux, mais lorsque l’on essaye de prendre en photo un élément qui ne reviendra pas, il faut s’adapter très vite et tirer des leçons pour la prochaine fois. Alors voici quelques pistes pour apprendre de ses erreurs et progresser en photo. Pour simplifier la démarche, je vais me baser sur une seule et unique photo qui sera celle ci.
Le cadrage
Ce qui me connaissent savent que je shoote principalement avec une optique fixe (un 50mm), je l’aime beaucoup. Mais qui dit focale fixe dit « attention au cadrage et à l’emplacement » : un coup d’oeil dans les coins du viseur s’impose pour s’assurer qu’il n’y a pas d’éléments. Il faut également veiller à être au bon endroit : ni trop loin (cela diminuerait l’importance du sujet), ni trop proche (la scène complète ne rentrerait plus dans le cadre). Puisqu’on parle de cadrage, il faut également veiller aux lignes de fuites : y a t’il des lignes sur lesquelles on peut s’appuyer pour guider l’oeil du lecteur ? La ligne serait-elle plus forte si je faisais un pas ou deux vers le côté ?
Sur la photo de l’exemple, il n’y a pas de ligne directrice, on se perd un peu à regarder la mer, et la majeure partie de la photo est sans intérêt, la moitié supérieure de la photo ne sert à rien. La leçon que j’en ai tirée, et c’est une phrase connue du photographe Robert Capa, c’est que « si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près » : j’aurai dû me rapprocher, ou au moins zoomer (cette photo a été faite avec un 24-70). En guise de ligne de fuite, j’aurai pu utiliser la vague en plaçant en bord de mer au près des 2 personnes peut être… (vous avez d’autres idées ?)
L’histogramme
L’histogramme est un outil puissant. Pour obtenir des couleurs vives, on recommande d’exposer à droite, cela veut dire que l’histogramme doit être à droite dans le cadre, sans être coupé non plus.
Ici, je considère que l’histogramme est bon et que l’exposition est conforme à la réalité : le ciel était gris et sans matière, il est bien retranscrit pour moi (et pour vous ?), on a du détail partout, aucune zone n’est sacrifiée. Pour que ça se passe bien, j’avais volontairement surexposé un peu (+2/3 d’IL). Biensûr quand l’histogramme est mauvais, on peut corriger légèrement en post traitement, mais ça a ses limites, et surtout c’est nettement moins formateur que de se corriger à la prise de vue.
L’émotion, les visages et l’histoire
C’est bien joli l’histogramme, mais une belle émotion, même pas très bien exposée, aura toujours + d’impact qu’une photo techniquement parfaite mais sans âme. Ici, je rejoins une des pistes abordées dans la section « Cadrage » : j’aurai dû avoir les visages de face en me plaçant au bord de l’eau, on aurait sûrement vu le sourire de l’enfant, l’expression de la mamie et l’on aurait mieux compris la scène. Ou alors, en étant plus près, on aurait peut être compris ce qui se passait : la fille a t’elle jeté un caillou ? Montre t’elle un oiseau du bout du doigt ? On ne le sait pas, et c’est bien dommage, une photo avec une histoire est toujours plus percutante.
La profondeur de champs
C’est un des autres points que je contrôle à la prise de vue et souvent après celle-ci, quand je regarde mes photos : un mauvais choix au niveau de l’ouverture du diaphragme de votre boitier et vous avez trop ou pas assez de profondeur de champs (de zone nette, si vous préférez). Sur cette photo, shooté à ƒ/7.1, la profondeur de champs est importante, toute la scène est nette. Donc on se dit que le sujet c’est l’ensemble de la scène. Une fois de plus, j’étais trop loin, et c’est une erreur de ma part, en m’approchant, j’aurai pu faire une mise au point précise sur les 2 personnes, et avoir une mer floue, cela aurait apporté du mystère et du charme à la scène. On aurait aussi déduit facilement que le sujet, c’est le duo de personnes et pas l’ensemble de la scène. Ici, c’est subjectif, chacun, en fonction de ce qu’il veut montrer, peut choisir de laisser une petite ou grande profondeur de champs.
Regarder les photos des copains
Et oui, c’est aussi une excellente source de progrès : les photos des copains. Peu importe avec quel matériel elles ont été faites, en les regardant, il y aura forcément des choses intéressantes ou rebutantes et dans les 2 cas, on peut en tirer un apprentissage ! C’est le charme de la photographie : personne ne voit la même chose ! Alors il ne faut pas se gêner et regarder les photos des amis, sans pour autant chercher à les copier, on peut s’en inspirer. Et si on n’a pas d’amis, on peut manger des curly aller voir sur Flickr pour voir si des gens ont pris des photos au même endroit que vous (d’ailleurs ça marche aussi AVANT une sortie pour prendre des idées).
Shooter encore et toujours !
Et oui, ça reste le seul moyen de progresser vraiment : continuer à faire des photos, se souvenir de ce qui avait bien marché la fois d’avant, et surtout de ce qui n’avait pas marché ! Penser à ce qu’on s’était fait comme remarque(s) et se souvenir des éléments qu’on voulait corriger. Être + vigilant aujourd’hui qu’hier, être + strict dans ce que l’on conserve et ce que l’on supprime et être + attentif aux détails, à l’exposition et à l’émotion. Bref, plus facile à dire qu’à faire !
Et vous, à quels éléments faites vous attention pour progresser en photo ?
Edit : prenez le temps de lire le commentaire d’Alexandre Baron, il est très intéressant !